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Deux ans après l’introduction du droit à la déconnexion : la charge de travail augmente dans 7 entreprises sur 10

Deux ans après l’introduction du droit à la déconnexion, la charge de travail a augmenté dans 7 entreprises belges sur 10 par rapport à l’année dernière. Cette charge accrue pèse sur le bien-être mental des travailleurs. Un quart d’entre eux se sentent au bord du burn-out. C’est ce qui ressort d’une enquête récente menée par le prestataire de services RH Acerta, menée en collaboration avec Indiville et Bpact, auprès de plus de 500 entreprises belges.​

Qu’est-ce que le droit à la déconnexion ?

Le droit à la déconnexion, qui permet aux travailleurs de ne pas être joignables en dehors des heures de travail, a été introduit dans le cadre du Deal pour l’emploi conclu par le gouvernement fédéral fin 2022. Les entreprises de plus de 20 travailleurs devaient stipuler des accords à ce sujet dans une convention collective de travail (CCT) ou dans le règlement de travail, et ce avant le 1er avril 2023.

Les travailleurs sont positifs quant à leur équilibre travail-vie privée, mais ressentent une charge accrue

Les travailleurs belges attribuent une note moyenne de 7,3 sur 10 à leur équilibre travail-vie privée. C’est un bon résultat. Pourtant, l’étude d’Acerta Consult révèle que la charge de travail a considérablement augmenté ces 12 derniers mois. Près de 6 travailleurs sur 10 (58,7 %) ressentent une charge plus forte qu’il y a un an. Du côté des employeurs, 67,9 % confirment cette tendance.

Anne-Sophie Bialas, experte en bien-être chez Acerta Consult, explique : « À première vue, il peut être surprenant que les employeurs soient plus critiques à l’égard de la charge de travail que les travailleurs. Par exemple, ils placent déjà la charge de travail en deuxième position dans la liste des principales raisons pour lesquelles les travailleurs quittent leur entreprise, alors que les travailleurs ne citent la charge de travail qu’en sixième raison pour laquelle ils quitteraient leur employeur actuel. Cependant, il n’est pas surprenant que les employeurs se tournent davantage vers l’avenir et perçoivent tous les changements imminents sur le lieu de travail, notamment en raison de la progression de l’IA et de la pénurie persistante de main-d’œuvre. Le fait qu’ils soient particulièrement vigilants est une bonne nouvelle en soi, car seuls les employeurs conscients des défis peuvent s’en prémunir. Nos chiffres montrent également que les entreprises doivent accorder une attention particulière au bien-être mental et à la charge de travail des jeunes. Ce sont surtout les jeunes entre 18 et 35 ans qui attribuent une note nettement inférieure à l’équilibre vie privée-vie professionnelle. Aujourd’hui, une personne sur trois âgée de 20 à 30 ans accorde une note de 6 sur 10 ou moins à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. » ​

La pénurie de personnel, cause de burn-out

Les principales causes de l’augmentation de la charge de travail sont une pénurie persistante de personnel et une augmentation des tâches et des responsabilités. Cela affecte le bien-être mental. Plus d’un quart des travailleurs se sentent actuellement au bord du burn-out.

Employeurs et travailleurs s’accordent sur l’importance du bien-être

Employeurs et travailleurs désignent la pénurie de personnel comme principale source de stress. Dans le même temps, ils reconnaissent que la politique de bien-être est cruciale dans ce marché du travail tendu. Pourtant, leurs évaluations divergent quant à la qualité de cette politique : les travailleurs lui attribuent une note moyenne de 6,7, contre 7,1 pour les employeurs.

« Les employeurs, les travailleurs et les pouvoirs publics ont conscience de l’importance d’une politique de bien-être efficace. C’est ce qui ressort de notre enquête et de l’accord de gouvernement. Celui-ci mise notamment sur la responsabilisation de toutes les parties, encourage une politique active en matière d’absentéisme, entend réformer les trajets de réinsertion et garde un bon moyen de pression avec la prolongation de la cotisation patronale à l’INAMI. Le bien-être, la charge de travail et le maintien d’un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle sont une responsabilité partagée, à laquelle l’employeur et le travailleur doivent s’atteler ensemble et en temps opportun », déclare Anne-Sophie Bialas.

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