Une récente étude menée par l’expert RH Acerta Consult, en collaboration avec Indiville et Bpact, révèle qu’une entreprise sur trois s’attend à occuper plus de personnel en 2025 qu’en 2024. Parallèlement, la guerre des talents reste une préoccupation majeure : près de quatre employeurs sur dix craignent de perdre leurs meilleurs collaborateurs. Les grandes entreprises, en particulier, s’en inquiètent davantage que les PME.
Cependant, selon Acerta Consult, des opportunités existent auprès des jeunes travailleurs : le nombre de 18-35 ans affirmant vouloir travailler davantage que l’année précédente a augmenté de 50 %.
Défis majeurs : attirer et retenir les talents
La pénurie sur le marché de l’emploi reste un problème. Selon les employeurs, attirer (50 %) et retenir (41 %) du personnel qualifié sont les principaux défis RH de cette année. La crainte de perdre des talents est significative : 38,6 % des employeurs s’attendent à voir partir leurs meilleurs éléments.
Les principales raisons de ces départs sont :
- Le besoin de changement (11 %)
- Une mauvaise relation avec le supérieur hiérarchique (10,1 %)
- Une rémunération insuffisante (8,3 %)
Les petites entreprises (30 %) s’inquiètent moins que les grandes entreprises (40 %). Une explication possible est que les collaborateurs des petites entreprises se sentent plus impliqués dans la culture d’entreprise et bénéficient de plus d’opportunités de développement.
Optimisme quant aux embauches malgré l’incertitude économique
Malgré l’incertitude économique, la plupart des employeurs (78 %) ne s’attendent pas à une baisse de leurs effectifs. Plus d’un tiers (36 %) s’attendent même à voir leur personnel augmenter en 2025 par rapport à 2024. En revanche, 18,4 % des entreprises interrogées s’attendent à une légère baisse de leur personnel, et 3,5 % à une forte diminution. Il est intéressant de noter que les PME sont plus optimistes que les grandes entreprises quant à leurs perspectives de croissance.

Maria Ferritto d’Acerta Consult, souligne qu’attirer et retenir les travailleurs restent les principaux défis. D’autres enjeux RH, tels que le bien-être mental (28,7 %), le développement des compétences (28,2 %), l’équilibre travail-vie privée (21,5 %) et la mobilité interne (7,5 %), sont jugés moins urgents. Les employeurs flamands considèrent la guerre des talents comme un défi plus important que leurs homologues wallons, ce qui peut s’expliquer par un taux de postes vacants plus élevé en Flandre (4,67 %) qu’en Wallonie (3,55 %).
Les jeunes veulent travailler plus
Une solution envisageable à la pénurie de main-d’œuvre est d’encourager une augmentation du nombre d’heures de travail au sein de la population active. L’étude révèle que ce sont surtout les jeunes travailleurs qui manifestent cet intérêt. En 2025, 22,3 % des 18-35 ans souhaitent travailler davantage, soit une hausse de près de 50 % par rapport à 2024 (15 %). La majorité (64,7 %) souhaite travailler le même nombre d’heures que maintenant, tandis que 13,1 % préfèrent réduire leur temps de travail.
Selon Maria Ferritto, le pouvoir d’achat joue un rôle clé dans cette tendance : « Les jeunes veulent travailler davantage parce qu’ils souhaitent maintenir leur pouvoir d’achat. Les familles avec enfants sont quant à elles confrontées à l’augmentation du coût de la vie en raison, entre autres, de la hausse des prix de l’énergie ces dernières années. Selon notre enquête, les cadres supérieurs souhaitent également travailler davantage cette année. Certains, en revanche, souhaitent moins travailler. D’ailleurs, leurs motivations sont claires : 80 % souhaitent avoir “plus de temps libre”, 75 % aimeraient passer “plus de temps avec leur famille” et 71 % veulent “moins de stress”. »