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Les jeunes sont vulnérables au phishing et à la fraude en ligne

Le phishing reste l’une des formes de fraude en ligne les plus persistantes. Rien qu’en 2024, les criminels ont réussi à dérober 49 millions d’euros grâce à cette technique, malgré le fait que les banques aient réussi à bloquer ou à récupérer 75 % des virements frauduleux. Une nouvelle étude menée par la fédération du secteur financier Febelfin, en collaboration avec Indiville et Bpact, révèle que les jeunes sont particulièrement vulnérables.

Connaissances et comportements des jeunes

Près d’un quart des jeunes (23 %) ne savent pas ce qu’est le phishing, contre 8 % de la population belge totale. En outre, 23 % des jeunes ont déclaré qu’ils pourraient partager leurs codes bancaires après avoir reçu un faux message convaincant ; 5 % le feraient même sans aucune vérification. Bien que cela représente une amélioration par rapport à 2022 (13 %), ce pourcentage reste préoccupant. Dans l’ensemble de la population, seuls 2 % se disent prêts à divulguer leurs codes sans hésiter.

Le renvoi de cartes bancaires reste également un point faible : 13 % des jeunes accepteraient cette demande, alors que 95 % des Belges la refuseraient catégoriquement. En outre, 20 % des jeunes ont admis avoir partagé en ligne au cours de l’année écoulée des informations financières qui les ont mis mal à l’aise par la suite, soit plus du double de la moyenne nationale (8 %).

Victimes et connaissance des mesures à prendre

L’enquête révèle que 13 % des Belges ont déjà été victimes de phishing. Le problème est d’actualité : près de la moitié des cas se sont produits au cours des deux dernières années. Heureusement, de plus en plus de personnes savent quelles mesures prendre après la fraude : 64 % des victimes ont immédiatement réagi de manière appropriée, 6 % ont trouvé de l’aide dans leur entourage. Cependant, les jeunes restent moins bien informés : 39 % d’entre eux ne savent pas quoi faire après un incident de phishing, contre 27 % chez les générations plus âgées.

Les mules financières : un risque sous-estimé

Outre le phishing, Febelfin met également en garde contre le phénomène croissant des mules financières. Dans ce cas, des personnes – souvent des jeunes – mettent leur compte bancaire ou leur carte à la disposition de criminels pour blanchir de l’argent. 14 % des jeunes se disent prêts à échanger leur carte et leur code PIN contre de l’argent, alors que ce chiffre n’est que de 5 % dans la population totale. Il est inquiétant de constater que 45 % des jeunes n’ont jamais entendu parler de ce concept. Or, ceux qui se laissent utiliser comme mules financières s’exposent à des sanctions sévères, notamment des amendes et des peines d’emprisonnement.

Une vigilance permanente est nécessaire

Les chiffres montrent que les jeunes constituent un groupe à haut risque. Malgré les progrès réalisés en matière de sensibilisation et de comportement, les jeunes restent plus souvent que les autres tranches d’âge la cible des cybercriminels. Febelfin plaide donc en faveur d’une sensibilisation permanente et d’une collaboration entre les banques, les pouvoirs publics, la police et les écoles. Seules l’éducation et des campagnes ciblées permettront de renforcer davantage la résilience numérique des jeunes.