Les nuisances sonores causées par les vols de nuit à Brussels Airport restent un problème épineux pour de nombreux riverains. Pourtant, l’enquête annuelle de DHL menée en collaboration avec Indiville et Bpact auprès de 1416 riverains de l’aéroport, révèle qu’une large majorité n’est pas en faveur d’une interdiction totale. Pour beaucoup, la technologie et les intérêts économiques pèsent plus lourd dans la balance.
Les nuisances sonores restent une réalité, mais surtout en journée
L’enquête montre que près d’un riverain sur trois subit des nuisances dues au trafic aérien. Toutefois, cette gêne survient plus souvent le jour que la nuit. Seuls 13 % d’entre eux déclarent éprouver une gêne « raisonnable à très importante » la nuit, contre 17 % en 2024.
Les membres actifs des groupes d’action locale signalent d’ailleurs structurellement plus de nuisances que les autres riverains, ce qui témoigne d’un plus grand engagement sur le sujet au sein de ce groupe.
Soutien limité à l’interdiction totale des vols de nuit
Malgré les nuisances, seuls 22 % des répondants sont favorables à une interdiction totale des vols de nuit. L’année dernière, ce chiffre était de 25 %. Les différences régionales sont frappantes : dans le Brabant flamand, seuls 17 % des répondants sont favorables à une interdiction et 56 % y sont opposés. Les Bruxellois se montrent plus critiques, avec 32 % pour et 39 % contre une interdiction.
Brussels Airport reste un moteur économique
L’opinion des riverains est fortement influencée par l’importance économique de Brussels Airport. 75 % des personnes interrogées reconnaissent le rôle de l’aéroport pour l’emploi et l’économie. Moins d’un quart estiment que les restrictions issues du permis d’environnement ne devraient pas être assouplies si elles risquent de nuire à l’économie.
La technologie comme solution privilégiée
Une majorité de riverains ne croit pas qu’une limitation sévère du trafic aérien soit la solution. Ils préfèrent l’innovation technologique. Ainsi, 49 % des personnes interrogées souhaitent des avions plus silencieux et 40 % préconisent des normes de bruit plus strictes pendant la nuit. 14 % optent pour une réduction du nombre total de vols.
Les vols de vacances et les vols de nuit réguliers suscitent moins de compréhension que les vols de nuit à des fins médicales
Il est intéressant de noter que la nature des vols de nuit influence largement l’opinion. Les vols de nuit à des fins médicales et urgentes bénéficient d’un large soutien : 83 % des personnes interrogées estiment qu’ils devraient être autorisés. En revanche, les vols de vacances (20 %) et les vols de nuit réguliers en Europe (23 %) suscitent beaucoup moins de compréhension.
L’impact politique reste limité
Pour plus de la moitié des riverains, le débat sur les vols de nuit ne pèse pas lourd dans les urnes. Pour 52 % des répondants, ce thème ne détermine par leur vote, un chiffre comparable à celui de l’année dernière.