Notre récente enquête menée auprès de 2 000 Belges, en collaboration avec Indiville et Touring, révèle qu’environ 57 % de la population du pays est favorable à une taxe kilométrique intelligente. Une condition importante est cependant que les taxes actuelles soient supprimées. En revanche, un péage urbain distinct qui ne s’appliquerait qu’à une agglomération très délimitée a nettement moins de partisans. 66 % des automobilistes trouvent cela inacceptable.
Les Flamands, en particulier, sont favorables à la tarification routière
Le principe de la taxe kilométrique (intelligente) implique que le conducteur paye une redevance par kilomètre parcouru en fonction de différentes tarifications qui dépendent à la fois du lieu (type de route) et du moment de la journée (pendant ou en dehors des heures de pointe). Environ 57 % des Belges sont favorables à l’instauration d’une telle taxe. On observe cependant des disparités notables entre les régions : en Flandre, 61 % des personnes interrogées acceptent le principe de la tarification routière, alors qu’en Wallonie le pourcentage tombe à 49 %, et à Bruxelles à 44 % seulement. Les usagers de la route qui parcourent le plus de kilomètres par an sont également les plus réticents à payer une taxe kilométrique.
Pas une solution pour les embouteillages
Parmi les usagers favorables à la taxe kilométrique intelligente, plus de la moitié (51 %) pense que son introduction devrait aller de pair avec la suppression de la fiscalité actuelle sur l’achat et la possession de véhicules automobiles. En outre, 66 % souhaitent que l’introduction d’une telle mesure émane du niveau fédéral, et non régional. Il est intéressant de constater qu’une majorité de 64 % de Belges ne considère pas une telle mesure comme une solution aux nombreux embouteillages.
Comment le Belge s’adapterait-il à l’instauration d’une taxe kilométrique ?
Cette opinion revient également lorsque nous avons demandé aux automobilistes belges comment ils se déplaceraient si la taxe kilométrique devait être instaurée. Il s’avère que 41 % se résoudraient à payer la taxe, faute d’autres options. 26 % se déplaceraient en empruntant d’autres voies (moins chères). Un quart choisirait de moins se déplacer en voiture. Un autre quart envisagerait d’éviter le trafic aux heures de pointe. Enfin, un cinquième rechercherait un moyen de transport alternatif.
Opposition marquée au péage urbain
Si le principe de la tarification routière est globalement accepté, il n’en va pas de même du péage urbain. Les Belges s’y opposent en majorité. À Bruxelles, 57 % des habitants sont défavorables à la mesure, en Wallonie 72 %, et en Flandre 65 %.
Si le gouvernement décidait tout de même d’introduire le péage urbain, plus de la moitié de la population belge (55 %) se rendrait moins en ville. Un tiers rechercherait un moyen de transport alternatif et un quart se résoudrait à payer, faute d’alternatives. 15 % des Belges chercheraient un emploi en dehors de la ville, tandis que 3 % seulement envisageraient de déménager en ville. Il est intéressant de noter que les personnes qui utilisent déjà les transports publics ou le vélo pour leurs déplacements quotidiens indiquent plus souvent qu’elles utiliseraient des moyens de transport alternatifs si le péage urbain devait être introduit.