Bien que la majorité des Belges considèrent la participation citoyenne comme essentielle, seuls 24 % d’entre eux estiment avoir suffisamment voix au chapitre dans la politique actuelle. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude menée par G1000, la plateforme belge pour l’innovation démocratique, en collaboration avec Indiville et Bpact.
Les Belges veulent se faire entendre plus souvent que dans l’isoloir
Traditionnellement, les élections sont pour les Belges l’occasion de faire entendre leur voix, soit tous les 5 ou 6 ans. Toutefois, voter ne suffit pas pour certains d’entre eux : seuls 24 % estiment avoir suffisamment leur mot à dire dans les politiques publiques. Néanmoins, la participation des citoyens est importante pour les Belges : 88 % des répondants pensent que leurs dirigeants devraient tenir compte de l’avis des citoyens avant de prendre des décisions. Ils ne sont que 13 % à penser que tel est le cas aujourd’hui.
« Il est clair que les citoyens souhaitent une plus grande participation, même en dehors des
élections », déclare Ben Eersels, directeur de G1000. « Dans le même temps, il existe un large soutien pour une plus grande participation des citoyens : une large majorité de Belges soutiennent les initiatives dans ce sens et sont prêts à y participer. »
Les Belges se sentent peu impliqués dans la politique
Actuellement, les Belges ont l’impression d’être tenus à l’écart des décisions politiques. Ce sentiment est surtout prégnant au niveau européen où seuls 18 % des citoyens se sentent impliqués. Même au niveau local : 54 % des citoyens déclarent se sentir peu ou pas du tout impliqués. « La proximité des autorités locales génère un plus grand sentiment d’implication, mais des améliorations sont nécessaires à tous les niveaux politiques », affirme Ben Eersels.
Les citoyens veulent plus de participation
88 % des Belges ont à cœur de participer à la prise de décision politique. Ainsi, la grande majorité (90 %) envisagerait de participer à un référendum ou à un préférendum et 68 % d’entre eux le feraient assurément. 79 % prendraient part à un panel citoyen et 75 % à une commission mixte composée de citoyens tirés au sort et de responsables politiques.
Le seuil à franchir est plus élevé chez les femmes
Pour certains groupes, les obstacles à la participation sont plus importants. Ainsi, 1 femme sur 3 doute de ses compétences pour s’engager dans la vie politique alors que chez les hommes, ils ne sont que 1 sur 5 à en douter. La confiance en soi diffère également selon le niveau d’instruction : 30 % des personnes titulaires d’un diplôme secondaire pensent manquer des compétences nécessaires pour participer à la vie politique, contre 21 % des personnes ayant fait des études supérieures.
Un manque de confiance dans les politiques assez généralisé
7 Belges sur 10 (69 %) accordent peu ou pas de confiance aux partis politiques et à leurs responsables. Cette défiance varie selon les régions : 79 % en Wallonie, 70 % à Bruxelles et 65 % en Flandre. Ben Eersels précise : « Il est évident qu’une plus grande participation ne suffira pas à rétablir cette confiance. Mais le large soutien des citoyens à la participation montre qu’elle peut aller dans ce sens, comme l’indiquent également d’autres études. »